mercredi 9 septembre 2015 à 17h30
Rentrée du RESF de la Somme
1) On fera le point des situations des uns et des autres amis sans papiers de Géorgie, d'Arménie, de Tchétchénie et d'Afrique, actuellement en résidence sur la ville d'Amiens et dans la Somme sans oublier la situation des 6 jeunes mineurs-majeurs rejetés par le nouveau Conseil Départemental de la Somme (voir ci-dessous, la lecture de « l'APPEL » qui a été faite en ce jour, par les délégués syndicaux de SUD-Education et de RESF dans les différents établissements scolaires de la Somme). Seront également abordées les perspectives d'action pour préserver le droit d'asile…
En même temps sera abordé la triste situation nationale vu par le RESF (voir en pièce jointe, le spécial « Jeunes-majeurs) et vu par la CIMADE dans le CRA (Centre de Rétention Administratif) de Mesnil Amelot (voir, en pièce jointe, le bulletin CRAZETTE, N°13)…
On finira (ou bien on commencera) par goûter un gâteau Tchétchène offert par Taus (demandeur d'asile) et ses 3 filles qui viennent d'obtenir un logement d'urgence à Etouvie après 2 ans de galère et on profitera pour remercier Brigitte, l'institutrice de la ville de Corbie, qui avait aidé cette famille dans l'attente d'un hébergement …
Appel de rentrée du RESF Somme et de Sud éducation.
Mardi, des jeunes qui dorment dans la rue vont revenir en cours!
Vous vous rappelez? Confiés à l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance) par le juge des enfants, Hervé Matsuela, Jeans Ndombasi, Obed Makembele, Alassane Sylla, Ailton Mudiaki et Abdoulaye Drabo ont tous été jetés hors de leurs foyers le jour de leur majorité, entre début mars et le 11 juillet 2015 ; ils ont alors dormi dans les rues, à la gare, à la Passerelle (le 115). Le 115, ça veut dire téléphoner tôt le matin pour demander une place pour le soir, téléphoner à 14 h pour savoir si on a une place, être présent à 18 h à la porte du foyer et louvoyer, la nuit durant, entre alcooliques, drogués et bagarreurs pour se retrouver dehors au petit matin. Le rêve, pour un jeune…Sans compter que sans argent pour l'abonnement téléphonique, il faut toujours avoir recours à un tiers. Obed, le plus jeune d'entre eux a encore, deux mois plus tard, des séquelles de ce traumatisme. Et il n'est majeur que parce qu'un test osseux demandé par l'ASE l'a déclaré tel ; en fait, il n'a pas 16 ans!
RESF et Sud éducation ont organisé le 2 juillet, place Gambetta, une manifestation-campement pour rappeler que la responsabilité du Conseil Départemental, gestionnaire de l'ASE, était de prévoir la sortie des foyers et de ne pas lâcher les jeunes dans la rue sans ressources ni toit. La loi le dit. Mais c'est finalement la préfecture qui a dû leur trouver un hébergement pour l'été. A la rentrée scolaire, c'est encore l'effort conjoint de la préfecture, du rectorat et des lycées et LP de la ville qui permettra que ces jeunes ne se retrouvent pas dans la rue.
Le Conseil Départemental fait semblant d'ignorer que l'Aide Sociale aux jeunes majeurs fait partie du dispositif de protection de l'enfance dont il a la responsabilité. Il a d'abord refusé à ces six jeunes les Contrats Jeune Majeur qui leur auraient permis de survivre. Sous la pression de RESF et Sud éducation, le président Laurent Somon avait promis le 9 juillet de réétudier ces cas. Mais il les a rejetés une nouvelle fois sans même les réétudier. Pire; aucune demande de régularisation administrative n'a été faite, aucun accompagnement n'a été fourni, aucune préparation n'a été prévue avant de jeter ces jeunes à la rue. Le Conseil Départemental n'a pas fait son travail et a attendu que d'autres le fassent pour lui et que la mobilisation retombe!
Aujourd'hui, la rentrée approche. Nous savons que d'autres jeunes ont été éjectés sans précaution de l'ASE à 18 ans. Ils passent leurs nuits dans les rues, à la Croix Rouge, à la gare, à la Passerelle. Beaucoup sont scolarisés et, s'ils en ont encore la force, ils feront leur rentrée mardi.
Sud éducation et le RESF vous demandent d'être vigilants et d'organiser pour ces jeunes la solidarité qui peut les sauver. Si vous avez besoin d'aide et de conseils, venez avec eux à la permanence du RESF, le mercredi 9 septembre, Salle Dewailly n°2 à 17 h 30!
Source : message reçu le 2 septembre 11h